Les paradoxes d'un monde en surconsommation
50 % des émissions mondiales de CO2 sont générées par les produits de seulement 100 multinationales. Ironiquement, ces mêmes entreprises arborent fièrement des logos de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) sur leurs sites web, tout en lançant des campagnes marketing qui nous incitent à protéger la planète.
La production prévue d’ici 2050 est stupéfiante
La disparité en termes d’émissions de carbone est également flagrante à l’échelle individuelle. Le mode de vie des huit milliardaires les plus riches du monde génère autant de CO2 que celui du milliard de personnes les plus pauvres. De plus, 2 700 milliardaires détiennent plus de 60 % des richesses mondiales, une concentration de richesse qui accentue l’inégalité environnementale.
Selon la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement), le transport mondial de marchandises par fret devrait atteindre 250 milliards de tonnes-kilomètres par an en 2050. Cela signifie que plus de 5 000 milliards de tonnes de marchandises seront transportées et donc autant de ressources consommées entre 2030 et 2050.
Le trafic ferroviaire mondial devrait être multiplié par cinq, mettant davantage de pression sur les infrastructures existantes.
La puissance énergétique totale prévue en 2050 sera le double de la capacité mondiale actuelle, atteignant 27 000 milliards de tonnes équivalent pétrole par an. La moitié de cette production est supposée provenir de sources renouvelables, ceci alors que l’énergie mondiale actuelle est à 84 % non renouvelable.
Pour atteindre ces chiffres astronomiques, l’industrie mondiale aurait besoin des ressources de l’équivalent de 3 à 4 planètes Terre chaque année, Il est temps que le monde se pose les bonnes questions, si nous voulons trouver les bonnes solutions !
D'ici 2050
Le numérique, un secteur en pleine croissance et en pleine contradiction
Le numérique provoque aujourd’hui le plus grand gaspillage énergétique et de ressources de toute l’histoire de l’humanité avec des aberrations de comportement qui dépassent l’entendement.
Saviez-vous qu’en moyenne une vidéo de chats sera stockée sur 6 à 8 serveurs pour être sûr que celle-ci soit accessible 24h/24 et 7j/7 partout dans le monde et restera sur ces serveurs indéfiniment pendant des années même si personne ne la consulte ?
Les « data server » qui stockent cette vidéo resteront en service jours et nuits, même en pleine canicule alors que leurs taux d’activités moyen se situe entre 40 à 60 %. Certains de ces data centers qui engloutissent plusieurs millions de M3 par mois pour se refroidir sont installés dans des pays où plus de 60% de la population n’a pas accès à cette eau potable comme au Chili ou en Afrique.
Toutes les infrastructures autour de cette vidéo de chat seront surdimensionnées, multipliées, clustérisées, backupées « au cas où » un éventuel et rarissime pic de connexion provoquerait un désastre inacceptable comme un temps de chargement trop lent de cette vidéo.
Une large part de l’empreinte du numérique est due au streaming vidéo avec 25 % de ce streaming généré par du prono (aujourd’hui en 4K et 8K, demain en 12K) et 25 % pour des vidéos issues des réseaux sociaux comme notre vidéo de chats !
Aujourd’hui, 2 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à de l’eau potable et 700 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité, tandis que le système néolibéral mondial basé sur une surconsommation suicidaire et dévastatrice génère une empreinte environnementale du numérique mondial de l’ordre de :
- 6 800 TWh d’énergie primaire (EP)
- 1 400 millions de tonnes de gaz à effet de serre (GES)
- 02% de la consommation d’eau douce mondiale soit 100 millions de M3 par AN
- 22 millions de tonnes d’antimoine (ADP)
- 223 millions de tonnes de ressources (masse), soit 179 millions de voitures de 1,25 tonnes
- 1 500 TWh d’électricité consommée.
Tel le colibri nous faisons notre part
Bien que nous soyons une jeune entreprise, créée en 2023 et comptant moins de 50 collaborateurs, la question de notre Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) s’est imposée naturellement dès notre création. La question clé que nous nous posons est la suivante :
Comment aligner nos convictions citoyennes avec nos métiers et nos pratiques, alors que nous œuvrons dans un secteur responsable de l’un des plus grands désastres énergétiques et écologiques de l’histoire humaine ?
- Nous proposons à nos clients des solutions numériques plus durables, notamment en ce qui concerne les data centers.
- Nous sensibilisons nos collaborateurs à l’impact environnemental du numérique.
- Nous véhiculons nos messages lors de conférences, notamment dans les universités.
- Nous publions des articles dans les médias, fondés sur nos convictions et offrant des propositions constructives.
- Nous refusons les missions qui, à notre avis, ne sont pas éthiques, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la protection des données.
- Nous sommes partenaires de data centers qui ont mis en place des stratégies RSE pertinentes.
- Notre modèle d’affaires est basé sur le télétravail, et nos déplacements en avion sont limités à de rares exceptions.
- Nous prévoyons de rejoindre l’initiative Global Compact des Nations Unies en 2024.
- En Tunisie, nous soutenons des projets et des fondations qui partagent nos mêmes convictions.
À l’image du colibri, nous faisons notre part et nous montrons l’exemple.
En intégrant cette vision, nous souhaitons renforcer notre engagement à agir de manière responsable, et à aligner nos opérations et notre stratégie sur nos valeurs fondamentales. Cela nous permettra également de donner à nos messages et à notre action un sens universel pertinent.
Olivier Taieb – Founder Partner
